Le Grand Paris et les projets ferroviaires, avec Jean-Paul Malleret, Directeur du Développement SNCF Transilien, Développement et Marketing
Jean-Paul Malleret
Un nouveau Transilien pour demain
Le réseau de transport de l’Ile-de-France vit aujourd’hui une crise de croissance avec une progression constante de la fréquentation des trains (+27% en 10 ans), une évolution profonde des modes de vie et de déplacements, une nouvelle urbanisation du cœur de l’agglomération parisienne et la densification d’un tissu urbain polycentrique situé entre Paris et les Villes nouvelles. Pour s’adapter à ces changements, les RER et lignes Transilien sont appelés à vivre une mutation. A cet effet, SNCF porte des Projets et Propositions qui ont été présentés à son Conseil d’administration les 27 octobre et 24 novembre derniers. Ce programme qui donne du sens et une cohérence aux évolutions en cours a pour nom : Transilien d’avenir.
Vers une offre différenciée
Dans une perspective de court, moyen et long termes « Transilien d’avenir » dessine le réseau de transport de demain. Une réponse adaptée est proposée pour chaque territoire. Ainsi, les RER et lignes Transilien seront reconfigurés en un Réseau Fréquent régional dans l’agglomération parisienne et un Réseau Rapide régional en grande couronne.
Le réseau Fréquent régional sera omnibus ou presque et permettra de prendre le train sans regarder l’horaire. Il offrira de hautes fréquences : un train toutes les 3 minutes en petite couronne, toutes les 5 à 6 minutes jusqu’au Villes nouvelles (Cergy, Evry, Sénart, Marne, Saint Quentin) et toutes les 10 minutes aux extrémités de l’agglomération centrale (Mantes, Melun, par exemple). Pour réaliser ces performances le réseau Fréquent devra disposer de ses propres voies. C’est ce qui est en cours aujourd’hui par exemple pour le RER B+ et pour la tangentielle nord. Dès la mise en service d’Eole à l’ouest, en 2020, un nouveau système d’exploitation dénommé NExT nous donnera les moyens d’une exploitation fluide à haut débit.
Au-delà de l’agglomération centrale, le Réseau Rapide régional prend le relais avec un cadencement de 15 à 60 mm. Pour faire gagner du temps à ses passagers, il sera direct au sein de l’agglomération centrale. Il effectuera ses terminus à Paris en gare de surface, ce qui permettra de réserver les tunnels du RER au Réseau Fréquent. Les trains du Réseau Rapide proposeront une offre de places assises plus importante en raison de la durée des trajets.
Le maillage de ces deux réseaux avec la rocade des tangentielles tram-train et la rocade de métro automatique permettra, grâce à des gares organisées pour des correspondances aisées, de se déplacer rapidement de partout à partout d’un territoire à l’autre d’une Ile-de-France ouverte à toutes les régions d’Europe grâce aux nouvelles gares TGV prévues dans la couronne parisienne.